Lucie Quéméner

Issue de la promotion Arthur De Pins, Lucie Quéméner a pu signer son projet personnel, « Baume du tigre », dès l’obtention de son diplôme.
Elle nous en parlait alors qu’elle travaillait dessus dans l’optique d’une publication en 2020 aux éditions Delcourt.

Mon premier album de bande dessinée fera environ 200 pages, en noir et blanc, entièrement au crayon ; un format « roman graphique ». Ça parle du poids que transmettent les immigrés à leurs enfants et leurs petits-enfants, de l’émancipation du cercle familial et des conséquences des choix d’une génération sur les suivantes. C’est un petit peu inspiré de l’histoire de ma propre famille : c’est un projet très personnel qui tente de répondre à des questions de longues dates pour moi.

Quand il s’agit de faire le point sur ma formation à l’Académie, c’est très difficile de savoir ce qui a participé à ma construction artistique ou professionnelle, de réaliser qu’au bout du compte certaines choses sont faciles seulement parce que j’y ai été préparée.

La formation m’a appris à faire des planches de Bande Dessinée, compétence utile pour être éditée.

Mais une fois que j’ai à peu près su faire, la question de l’édition s’est posée… J’étais quand même bien contente d’avoir un petit peu suivi, puisque j’avais pu comprendre le fonctionnement global du milieu éditorial, visiter une maison d’édition, rencontrer des éditeurs, des auteurs, d’autres gens avec un avis sur le sujet, etc.

L’édition ne m’apparaissait plus comme une aventure dans un univers effrayant, impitoyable et inaccessible, mais juste comme la suite logique d’un processus dans un univers intimidant.

Mais le contrat n’est que le début de tous les ennuis : après il faut faire une BD pour de vrai et en entier, et c’est aujourd’hui que je suis la plus contente d’être allée à l’école et de m’être entraînée sur des courtes distances régulièrement pendant 3 ans, parce que je peux attaquer sereinement ce marathon de 200 pages.

Ensuite je pourrai enchaîner sur un autre, et encore un autre et ce jusqu’à la mort, peut-être. Avant cette issue, j’aimerais diversifier mes approches. Peut-être des bandes dessinées un peu plus courtes, peut-être des scénarios en collaboration avec d’autres auteurs. J’aimerais aussi développer une pratique plus expérimentale et plus plastique, plus conceptuelle si j’y arrive, sous forme de BD ou de dessin en général. J’ai envie de faire plein de choses différentes.

J’imagine construire une carrière d’auteur sur le long terme avec plein de projets, il faudra me ré-inviter dans quelques années pour confirmation.

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